Tripl'Scotch, quel est ce nouveau projet?

Tripl' pour nos 3 races maternelles, et bien sûr, l'origine expérimentale Tripl'XL.
Scotch comme un lien avec l’Ecosse (Scotland), d’où viennent nos taureaux Aberdeen Angus.

Ce projet consiste en effet à valoriser les animaux croisés issus de Tripl’XL, quels que soient le sexe et la race.

Au-delà des vaches laitières, les prairies peuvent également être valorisées par des bovins en croissance, et à l’engraissement dans l’objectif de produire de la viande à base d’herbe, surtout pâturée.

               L’éleveur peut aujourd’hui choisir quelle femelle assurera le renouvellement du troupeau en utilisant de la semence sexée femelle et peut produire avec les autres femelles reproductrices des veaux mieux conformés grâce à un croisement avec un taureau à viande. Ces animaux assureront un autre type de production, susceptible lui aussi de bien valoriser les prairies, plutôt que de produire du veau de boucherie. Ce croisement peut notamment être réalisé avec des races anglo-saxonnes précoces, réputées pour leur aptitude aux vêlages faciles mais surtout bien adaptées aux systèmes herbagers à bas intrants, car sélectionnées de longue date sur leur aptitude à pâturer, et à s’engraisser à l’herbe.

               De nouveaux itinéraires techniques sont à imaginer afin de valoriser au mieux le potentiel de ces animaux « herbagers » et les prairies qu’ils consomment, tout en répondant à un marché de la viande en pleine évolution, notamment du fait du développement mondial des habitudes alimentaires. Les éleveurs ne développeront cette production que si les itinéraires techniques sont robustes, et s’avèrent pertinent en terme techniques mais aussi économiques. Les débouchés existent déjà au travers de filières rémunératrices qui ne demandent qu’à se développer face à une demande grandissante.

               En l’occurrence, nous avons engagés nos animaux croisés, via la coopérative AGRIAL, dans la filière « Herbo’Pacte » du groupe SOCOPA, sous la marque Charal. Nos collègues de l’UMRH (équipe biomarqueurs) sont aussi des partenaires de ce projet afin d’évaluer la multi performance des bœufs et des génisses croisés élevés à l’herbe et de caractériser les compromis entre croissance, efficience alimentaire et qualités des carcasses et des viandes. Nous faisons l’hypothèse que des différences dans la composition corporelle (et probablement l’orientation des nutriments) génèrent des différences de performances et de compromis. L’obtention de ces données de référence est un prérequis pour proposer des conduites adaptées à l’optimisation de l’expression des aptitudes des animaux divergents par la composition corporelle induite par le type de croisement.

               Enfin, le dernier partenaire de ce projet est Littoral Normand. Cet organisme de conseil en élevage s’attachera à nourrir nos réflexions des pratiques en cours sur le terrain mais aussi à faire le lien entre les travaux menés à l’Institut et leur application chez les éleveurs normands.

                Ce projet fait l’objet d’un financement de l’Agence de l’Eau Seine Normandie dans le cadre de son appel à projet pour le développement des systèmes herbagers.