Ce qui est mis en place au Pin pour être vachement bien

Le regard sur les animaux d’élevage a évolué depuis le XXème siècle pour donner une place de plus en plus importante à leur bien-être. Le bien-être d’un animal est défini par l’Anses en 2018 comme étant « l’état mental et physique positif lié à la satisfaction de ses besoins physiologiques et comportementaux, ainsi que de ses attentes ». Il se traduit par 5 libertés individuelles :

• Absence de faim et de soif
• Absence de peur et de détresse
• Absence d’inconfort
• Absence de douleur et de maladie 
• Liberté d’expression d’un comportement normal de son espèce

Voici quelques exemples des installations mises en place sur notre unité expérimentale pour répondre à ces 5 libertés et favoriser le bien-être de nos animaux (il y en a évidemment bien d’autres !) :

A l'échelle de l'environnement

• Niches plus spacieuses avec courettes extérieures : Une nouveauté au Pin mise en place en 2024 pour accueillir les prochaines cohortes dans de bonnes conditions. L’unité expérimentale a investi dans des niches individuelles avec courettes extérieures (photo de droite) afin d’améliorer le confort des jeunes veaux. Plus grandes que les anciennes niches (photo de gauche) et dotées d’un accès « extérieur », elles permettent également aux veaux de pouvoir interagir un minimum avec leurs voisins.

• Mise en place d’enrichissements chez les vaches et veaux : Les vaches laitières, qu’elles appartiennent au troupeau pâturant ou non, les génisses et les veaux bénéficient de brosses rotatives ou fixes dans les différents bâtiments. Elles permettent de satisfaire le comportement naturel de grattage, très présent et important pour les bovins.

• Cornadis anti-pendaisons : Des cornadis anti-pendaisons ont été installés dans plusieurs bâtiments et abris afin de sécuriser les animaux. Ainsi, s’ils sont amenés à chuter, leur tête ne restera pas coincée.

• Rainurage et scarification des bétons : Le rainurage et la scarification permettent une meilleure accroche au sol, souvent lissé par les passages du racleur, et donc de limiter les glissades des vaches qui peuvent engendrer de sérieuses blessures. Les bétons ont été scarifiés en fin d’année dernière pour prévenir d’éventuels accidents, car le rainurage actuel était très usé.

• Litière de miscanthus : Une autre nouveauté au Pin, mise en place en 2024. Les génisses en contrôle d’ingestion ont pu bénéficier d’une litière de miscanthus, venue remplacer une litière sur copeaux de bois qui se souillait trop rapidement. Cette nouvelle litière permet d’améliorer le confort des animaux en leur offrant une surface sèche et aérée qui ne chauffe pas. Son absorption permet également de diminuer la formation d’ammoniac et donc d’assurer une ambiance plus saine dans le bâtiment.

A l'échelle de l'animal

• Gestion de la douleur au moment de l’ébourgeonnage : Les agents du Pin ont été formés par le GDS afin d’améliorer la prise en charge de la douleur provoquée par cette intervention. L’ébourgeonnage est réalisé dès que le bourgeon cornual est détecté par le toucher. Le veau est d’abord sédaté pour limiter le stress dû à la contention et faciliter celle-ci, puis un anesthésique local est administré avant l’ébourgeonnage pour réduire la douleur per-opératoire et enfin un anti-inflammatoire après pour la douleur post-opératoire. Il s’agit à ce jour de la méthode la plus efficace et complète pour minimiser au maximum la douleur causée par l’ébourgeonnage.

• Suivi ostéopathique : Les animaux sont régulièrement consultés par une ostéopathe animalière à titre préventif (ex : vaches ayant eu des vêlages difficiles) ou curatif (ex : vaches présentant des troubles de la locomotion).

• Formation sur le protocole d’évaluation du bien-être animal : Plusieurs agents de l’unité ont été formé sur le protocole d’évaluation objective et standardisée du bien-être animal Welfare Quality® (https://chaire-bea.vetagro-sup.fr/video-welfare-quality-un-protocole-de-reference-pour-evaluer-le-bien-etre-animal/) afin de pouvoir réaliser des audits dans des élevages expérimentaux. Avec des paramètres valides, reproductibles et pratiques, le protocole est basé sur 12 critères de bien-être animal regroupés en quatre principes fondamentaux (alimentation, logement, santé et comportement approprié).

L’unité du Pin sera amenée à être régulièrement auditée selon ce protocole et les résultats de ces évaluations nous permettront de fournir des pistes pour continuer à améliorer le bien-être de nos bovins.